Quand une personne meurt c'est comme si une étoile s'étegnait au fond du firmament. En septembre 2012, une étoile s'est éteinte en Espagne, celle qui brillait comme pour nous dire que, grâce à un engagement têtu et ferme, ce pays allait jouir, après la mort du tyran Franco, de la paix qu'ils nous avait volée en 1939 (plutôt 1936). Santiago Carrillo, membre du Parti Communiste d'Espagne jusqu'en 1985, a été une figure indispensable de l'histoire récente de ce pays, un homme avec une légende noire que ses adversaires d'extrême droite n'oublient pas car cela alimente leur haine. Comme d'habitude, quand on veut connaître quelque chose sur l'histoire d'Espagne, il faut prendre un peu de distance et chercher des points de vue ailleurs, en France, au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Chez lui, on parlera des polémiques et des épisodes obscurs, mais à l'étranger on présente son parcours comme un exemple de vie: il se mit à l'écart du pouvoir pour éviter les luttes au sein de son parti; il est resté calme -et sa vie était en danger- quand des hommes armés de la Garde Civile sont entrés au Parlement; il a toujours montré une lucidité hors norme. Santiago Carrillo est aussi et surtout la pièce qui a rendu possible la paix, la démocratie et l'accord politique, au moins entre les parties les plus tolérantes. Sa phrase "la couleur violette d'un drapeau ne vaut pas une autre guerre civile", en allusion à la troisième bande du drapeau républicain, fait de lui l'homme du XXe siècle.
L'étoile de Carrillo continue à briller pour nous rappeler l'importance d'être sage dans un monde grégaire.
Comentarios
Publicar un comentario